vanités

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2000

Vanités : une fois terminées les opérations qui permettent de réaliser des photogrammes de crânes, il reste sur le plateau de l’agrandisseur un fond de poussière et de minuscules éclats, qui se détachent des fragments de crâne. Il s’agit en fait des restes de mon propre travail, qui d’une certaine façon, si minime soit-elle, contribue à précipiter ces morceaux vers leur fin dernière. Je les recueille avec précaution. Le résultat de cette collecte, où se mêlent pour une fois les têtes, puisque ces poussières et ces éclats viennent de l’ensemble des crânes que j’ai manipulés, est dispersé sur du papier photographique : les photogrammes obtenus sont contrecollés sur un miroir, et placés à 90° d’un autre miroir de même taille.

Photogramme contrecollé sur miroir et miroir, 60 x 50 cm chacun.

A sa place, Roquebrun, 2000

Dans un second dispositif, au photogramme de poussière de crâne est associé, non pas la surface réfléchissante d’un autre miroir, mais son envers, le tain gris du miroir. Le spectateur, privé de toute reconnaissance possible, sans rien qui vienne lui retourner son regard, n’a plus d’image de lui-même : son regard tombe en cendre.

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